L’un des meilleurs est la Fille de Sion de Joseph Ratzinger (ed. Parole et Silence) : la foi mariale est l’un des plus beau trésor de l’Eglise et elle seule saura donner à la femme sa belle place dans le monde et dans l’histoire, mais il est déjà présenté en ces pages.
Les deux premiers qui vont nous retenir ont le même titre : Entretiens sur Marie. Le plus ancien est du Cardinal Journet, le second vient de paraître aux éditions avignonnaises Docteur angélique, et il précise avec Jean Khoury (2016, 10 euros). Journet et Khoury sont deux grands admirateurs de Saint Louis-Marie Grignon de Montfort, selon lequel le plus court chemin pour arriver à Jesus est Marie, et ils le citent souvent, bien à propos.
Claudine Bochatay dans son petit livre interroge donc Jean Khoury le fondateur de l’« école de Marie ». Citant le livre des Proverbes, elle commence ainsi : « Avec elle me sont venus tous les biens et, par ses mains, une incalculable richesse. De ses mains j’ai tout reçu ». De fait, Marie est LA bonne terre qui produit du fruit en abondance selon la parabole, et Jean Khoury s’en explique (pp.22 et svt), éclairant ainsi tout l’Evangile à la lumière de l’Immaculée Conception.
Elle est Mère de Dieu et notre mère. « "Qui s’abaisse sera élevé". Or Dieu est au plus bas, car il EST la Charité elle-même qui porte tous, pense à tous, prend soin de tous et ne délaisse personne. Il est au fond, à la dernière place. »Quand tu es invité (par Dieu), va à la dernière place« car c’est là que tu Le trouveras. Dieu est humble, il est l’humilité même. S’abaisser par la charité, être mu par elle, emporté par elle, est le chemin de la véritable gloire. C’est le chemin le plus court pour atteindre plus pleinement Dieu au fond de nous-mêmes. Cette descente, mue par la charité, est la Science de Marie » (p.39). Mater et Magistra : suivre Marie nous conduit à nous faire tout petits, humbles, joyeux et à porter le Christ au monde.
Le livre de Charles Journet s’il n’est pas récent vient à peine d’être republie aux éditions Parole et Silence (réed. 2016, 11 euros). Et il le mérite. Contemplant le mystère de Marie, le Cardinal revient abondamment sur celui de l’Incarnation : « Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous ». Il y aurait beaucoup à dire et à citer de ce petit livre merveilleux, nous ne retiendrons que cette prophétie impressionnante de Grignon de Montfort sur les saints des derniers temps : « Là formation et l’éducation des grands saints qui seront sur la fin du monde lui seront réservées ; car il n’y a que la Vierge singulière et miraculeuse qui peut produire, en union du Saint-Esprit, les choses singulières et extraordinaires... Ce seront les apôtres véritables des derniers temps, à qui le Seigneur des vertus donnera la parole et la force pour opérer des merveilles et remporter les dépouilles glorieuses sur ses ennemis. Ils dormiront sans or ni argent et, qui plus est, sans soin, au milieu des autres prêtres, ecclésiastiques et clercs, inter medios cleros ; et cependant auront les ailes argentées de la colombe pour aller, avec la plus pure intention de la gloire de Dieu et du salut des âmes, où le Saint-Esprit les appeler, et ils ne laisseront après eux, dans les lieux où ils auront prêché, que l’or de la charité qui est l’accomplissement de toute la Loi (Rm 13, 10)... Ce seront de vrais disciples de Jésus -Christ, marchant sur les traces de sa pauvreté, humilité, mépris du monde et charité, enseignant la voie étroite de Dieu dans la pure vérité, selon le Saint Évangile, et non selon les maximes du monde, sans se mettre en peine ni faire acception de personne, sans épargner, écouter ni craindre aucun mortel quelque puissant qu’il soit » (Saint Louis Marie Grignon de Montfort, cité pp. 35-36).
Le bienheureux Marie-Eugène fait sans doute partie de ces saints, lui qui fut brûlé par l’Esprit Saint et amoureux de Marie. Grâce à ce tout petit livre de méditations sur les mystères du Rosaire nous pouvons redire avec lui le chapelet, contemplant Marie et à travers elle Jésus : Assidus à la prière avec Marie (éd. du Carmel, 2010, 7 euros).
Évidemment le mystère de l’incarnation tient là encore une place centrale : « Notre espérance est là, non pas basée sur notre effort, ni sur notre bonne volonté, mais sur ce mouvement du Verbe qui s’incarne : il veut descendre plus bas encore. Que cette fête soit joyeuse, paisible, pleine de joie débordante, de reconnaissance profonde et d’espérance pour nous et pour le monde. Que Noël provoque notre prière pour le monde qui ne connaît pas cela ou qui le connaît à peine » (pp. 29-30)
Encore un petit livre tout pétrit des Écritures, celui d’une femme, Claire Patier : La Vierge Marie (ed. Desclée de Brouwer, 2014, 8,90 euros). La encore une invitation se recueillir claire et simple. Marie, annoncée par les prophètes, image de la Jérusalem céleste, icône de l’Eglise, co-rédemptrice avec le Christ, tu as dit oui à l’Annonciation et au pied de la croix.
« Le fait que Jésus ait été enveloppé de langes par la Vierge Marie a (...) une valeur symbolique que nous devons creuser. Le seul autre exemple où il nous est parlé d’un enfant enveloppé de langes à sa naissance, ce trouve dans le prophète Ezéchiel : "(...) Ton père était Amorite et ta mère Hittite. A ta naissance, au jour où tu vins au monde, on ne te coupa pas le cordon, on ne te lava pas dans l’eau pour te nettoyer, on ne te frotta pas de sel, on ne t’enveloppa pas de langes" (Ez, 16, 3).
Il s’agit de l’histoire de l’humanité pécheresse, conçue et née au sein d’un monde pécheur et éloigné de Dieu (...) l’enfant dont (...) voit le jour dans ce monde-là et il est y abandonné au mal d’où l’image : il n’a personne pour l’envelopper de langes, pour prendre soin de lui. Et voici qu’en ces temps qui sont les derniers, une femme, que Dieu a voulue sans péché, amoureusement choisie et préparée, mais aussi parfaitement consentante, est venue prendre soin de cette humanité abandonnée et, si elle a pu envelopper de langes Jésus, c’est parce qu’elle n’a rien d’une Amorite, rien qui vienne de Canaan : elle est l’Immaculée conception, conçue sans péché, celle dont parle le Cantique des cantiques : "Tu es toute belle, mon amie, sans tache aucune" (Ct4, 7) » (pp. 58-60).
Enfin, le père Guillaume de Menthière a écrit en 2014 un livre devenu un véritable best seller Marie de Nazareth (Mame, 15,90 euros). D’un tout autre style, ce récit se lit comme un roman. « Ce récit est fascinant parce qu’il est incarné. Marie y est dépeinte dans toute sa réalité, intérieure et extérieure, naturelle et surnaturelle, historique et éternelle, culturelle et existentielle. Marie y est décrite comme Marie de Nazareth et, en même temps et sans contradiction, comme Mère de Dieu, Theotokos. Ce livre s’adresse aux adultes, aux jeunes et aux enfants, mais je l’emploierai également volontiers dans mes classes de théologie, au séminaire et à l’université. En effet, Marie de Nazareth est fondé sur des arguments et des vérités théologiques sûrs » (préface de Mgr Mareuzzo, évèque de Nazareth, p. 12).
Proposition de six livres donc : à vous faire votre choix pour Noël !