Pour éviter de dire, ou simplement même de penser, des bêtises sur la famille, il est toujours bon de revenir à l’histoire. Comprendre la famille et spécialement le couple, peser leurs apports fondamentaux à la société, ainsi que l’apport du christianisme à la famille : beaucoup d’ouvrages ont été publies sur la question, certains très complets, très érudits (comme la somme, excellente, de Jean Gaudemet : Le mariage en Occident ; les mœurs et le droit. Ed. du Cerf, 1988, 250 p.), mais le plus facile à lire, tout en étant extrêmement intéressant sur la question reste, me semble-t-il, celui de l’historien Michel Roure, Petite histoire du couple et de la sexualité, ed. CLD, 2008, 260 p.
Présenter l’histoire du couple et de la sexualité en un si petit livre quelle gageure ! Et pourtant le pari est tenu (même si des sauts énormes sont effectués dans l’histoire). Car, attention, tout ne s’est pas fait en un jour.
Dans toutes les civilisations et partout le mariage a toujours été considéré comme sacré, comme fondamental, comme lié à la fidélité et surtout à la fécondité. Viverions-nous une nouveauté absolue ? L’histoire, qui a son temps, nous le dira. Mais il faut bien reconnaître que la tentative aujourd’hui de le désacraliser, de ne plus le reconnaître comme la cellule fondamentale de la société est un fait tout à fait nouveau. L’Eglise autrefois, en défendant le mariage, avait les pouvoirs publics de son côté, car défendre la stabilité du mariage c’est protéger la civilisation. Or, nous en sommes à plus de 320 divorces par jour en France !
Présentée sous la forme d’entretiens (avec Benoît de Sagazan), cette petite synthèse sur l’histoire du couple et de la sexualité de Michel Rouche montre, d’une part, que le couple fondé sur le libre choix du conjoint est une idée neuve et, d’autre part, que le christianisme a permis l’émergence de sociétés ouvertes, fondées sur le respect, en particulier des femmes. Il nous apprend comment le puritanisme n’est pas né dans l’Eglise (mais chez les stoïciens), car la religiosité païenne, qui s’est maintenue jusqu’à nos jours, est soit idolâtre du sexe, soit le rejette violemment. Jusqu’au XVIIIe siècle la priorité absolue était la survie, confronté à une toute nouvelle donne le pasteur Malthus développe la théorie que l’on connaît et que certains écologistes reprennent aujourd’hui en liant cette fois la croissance de la population à la hausse de la pollution. Bref, voici un court ouvrage, décapant, loin de beaucoup d’idées reçues à lire et faire lire !
Revenir aux fondamentaux c’est bien sur aussi revenir à la source de notre foi. Un livre paru récemment nous offre un panorama intéressant de la famille dans la Bible, celui d’Olivier Bonnewijn : La famille dans la Bible : quand Abraham, Joseph et Moïse éclairent nos propres histoires, Mame, 2014, 222p.
Ici le ton relève souvent de la psychologie, tout en restant fidèle à la Parole de Dieu. Or, autant nous rassurer tout de suite : il n’y a pas de famille parfaite, toute famille a besoin du salut. La Bible en témoigne amplement. Les relations parfois difficiles entre les époux, les parents et leurs enfants, les frères et soeurs. Toutes ces relations sont complexes, travaillées et périlleuses. Elles ne mèneraient qu’a l’échec sans l’intervention directe ou plus discrète de Dieu.