Le titre principal en dit long sur la manière de célébrer l’Eucharistie : c’est un art ! Oui, un art qui ne relève pas de l’improvisation ou de l’approximation, mais d’une intelligente rigueur pour bien faire ce que l’Eglise fait quand elle célèbre.
On entre dans ce texte en lisant une belle préface de Mgr Robert Le Gall, actuel Président de la Commission épiscopale francophone pour les traductions liturgiques, nous invitant à redécouvrir l’art de célébrer la messe en l’associant à des mots ou expressions tels que : l’initiation chrétienne, à la mystagogie, la ritualité et les rituels dont celui de la messe (le Missel). C’est ce Missel romain qui contient toujours en tête la Présentation Générale du Missel Romain, dont nous saluons aujourd’hui sa traduction en français. Mgr Le Gall nous aide à comprendre comment cette nouvelle traduction a pris forme. Ce passage intéressant à lire nous apprend de quelle manière un texte-source en latin est traduit en français (donc pour plusieurs pays francophones, ce qui ne rend pas la tâche facile ni rapide). Pour cela, un travail laborieux a été réalisé entre 2002 et 2008, soit 6 ans pour traduire la PGMR !
Quoiqu’il en soit, Mgr Le Gall nous invite à “lire cette Présentation, la faire lire, la comprendre et l’expliquer, pour la mettre en pratique”. Mais surtout il nous invite à comprendre que la Liturgie est un ars celebrandi, expression à la fois du pape Jean-Paul II et de Benoît XVI qui en souligne toute l’importance dans son Exhortation apostolique Sacramentum caritatis. Pour le pape, c’est de cet ars celebrandi qui favorise le sens du sacré et l’utilisation des formes extérieures (vêtements, ameublement, lieu sacré…). Le pape ajoute que “pour un ars celebrandi correct, il est tout aussi important d’être attentif à toutes les formes de langage prévues par la liturgie : parole et chant, gestes et silences, mouvements du corps, couleurs liturgiques des vêtements”.
L’archevêque de Toulouse invite alors à la docilité et l’obéissance pour mettre en pratique les rites de l’Eglise concernant l’Eucharistie : “Les rites sacramentels, particulièrement ceux du sacrifice eucharistique, nous sont remis – aux ministres ordonnées et aux équipes de liturgie, chacun selon sa responsabilité propre -, non pour en disposer à notre guise, mais pour les respecter et respecter les fidèles qui en attendent la vivante et sereine nourriture de leurs âmes. Il convient de les étudier, de les connaître, d’être initié à leur sobre et belle célébration.”
La PGMR s’ouvre véritablement avec la “Constitution apostolique Missale romanum” promulguant le Missel romain restauré par décret du IIe concile œcuménique du Vatican et signée du pape Paul VI. Ce texte du 3 avril 1969 (bientôt 40 ans !) est à relire si l’on veut comprendre le changement apporté par la Constitution sur la Sainte Liturgie en ce qui concerne la célébration de la messe.
Vient ensuite le texte proprement-dit de la Présentation Générale du Missel Romain qui, avec un Préambule et 9 chapitres décline les multiples aspects à considérer pour la célébration de la Messe. Ici, l’énumération des chapitres montre bien que tous les “acteurs liturgiques” sont directement concernés par cette présentation du missel romain. Chapitre I : Importance et dignité de la célébration eucharistique – Chapitre II : La structure de la messe, ses éléments et ses parties – Chapitre III : Les offices et ministères à la messe – Chapitre IV : Les diverses formes de célébration de la messe – Chapitre V : Disposition et ornementation des églises pour la célébration de l’Eucharistie – Chapitre VI : Ce qui est requis pour la célébration de la messe – Chapitre VII : Choix de la messe et de ses différentes parties – Chapitre VIII : Messes et oraisons pour des intentions diverses, messes des défunts – Chapitre IX : Adaptations qui relèvent des évêques et de leurs Conférences.
Chapitre après chapitre, on découvre (ou redécouvre) la manière juste de célébrer la messe, et il est fort à parier que tous ceux qui les liront seront amenés à s’interroger à frais nouveaux sur leur “ars celebrandi”.
Pour terminer, un Index analytique très important de 68 pages permet de “circuler” encore plus facilement dans le texte pour retrouver les mots et expressions que l’on souhaite. C’est un excellent outil pour les membres des équipes liturgiques qui décideront de prendre du temps pour découvrir la nouvelle Présentation Générale du Missel romain, ce qui, somme toute, est le minimum requis pour vivre, elles aussi, la liturgie comme un ars celebrandi.