« Les grands bienfaits de votre miséricorde, resplendissent d’autant plus que le mal est plus grand. Que de raisons j’ai de les chanter toujours » (citée p. 192).
Voici un petit bijou, où l’auteur (qui publie, en la simplifiant, sa thèse) nous retrace la vie de la grande sainte, ses fatigues, ses faiblesses, ses combats, ses victoires (uniquement dues à la miséricorde divine), son amour pour l’oraison et son union à Dieu. Toute sa vie Thérèse d’Avila n’a cessé de répéter qu’elle ne méritait rien de ce qu’elle recevait, que Sa Majesté l’a aimée la première, gratuitement, totalement, incommensurablement. Pour elle, il ne fait aucun doute que ses grands péchés ne lui faisait mériter que l’enfer. Aussi regrette-t-elle sa profonde ingratitude et son incapacité à répondre à de si grands dons. Pauvre petite créature que Dieu va unir à elle dans un mariage mystique inouï…
« Sa Majesté sait bien que je ne puis me flatter que de sa miséricorde et puisque je ne puis nier ce que j’ai été, je n’ai d’autre remède que de m’en remettre à elle, de me fier aux mérites de son Fils et de la Vierge, sa Mère, dont je porte indignement l’habit » (citée p. 208).
On oublie aussi trop facilement combien au XVIe siècle, il n’était pas facile d’être femme, malade et fondatrice, théologienne et objet d’extraordinaires expériences mystiques.
« Que votre grandeur se manifeste en un objet si féminin, si méprisé, pour que le monde comprenne qu’il n’est rien par lui-même et que Vous, il vous loue » (p. 192)
Son secret ? Il est connu et il nous est proposé : l’oraison.
« Je dis seulement que l’oraison est la porte des si grandes faveurs qu’il m’a faites ; lorsqu’elle est fermée, je ne sais comment il peut les accorder ; car bien qu’il veuille venir se délecter dans une âme et la choyer, il n’en trouve pas l’accès, alors qu’il la veut seule, limpide et désireuse de recevoir ses faveurs » (citée p. 178).
Concluons appuyés sur sa foi, elle qui a toujours vérifié que face à la pauvreté (et même la faim), la maladie (toute sa vie), l’exclusion et le mépris, Dieu agit. « Que Dieu nous assiste, c’est lui qui fera tout » (citée p. 150).