Violette, Il est plus difficile de mourir que d’aimer de Jehanne Nguyen, ed. Quasar, 2015, 137 p., 12,5 euros : un roman que l’on dévore en pleurant tant il vous prend aux tripes ! Un roman écrit à la première personne, en une succession de phrases très courtes et très fortes. Violette raconte son histoire, souvent violente, toujours passionnée. Jeune femme, Violette est éperdument amoureuse de Samuel, qui meurt brutalement la laissant enceinte et désespérée. Commence alors pour elle une terrible période de descente aux enfers : la folie, l’alcool, le sexe etc., avant qu’elle ne trouve le Grand Amour, le vrai, le Christ qui l’attendait. L’auteur est une jeune mère de famille, médecin. Son premier roman mérite vraiment d’être lu et divulgué.
L’enfant aux miracles, le petit Alsacien qui guérissait avec les mains, éd la Nuée bleue, 2015, 174p. de Gérard Hoffbeck (normalien agrégé de lettres, maître de conférences). Ecrit par un homme de foi, féru d’histoire, ce récit littéraire nous plonge dans la campagne alsacienne du début du XIX, étudie la question des guérisseurs et du magnétisme tant en Allemagne qu’en France, offre une excellente présentation de la position de l’Eglise sur ces enjeux, dresse un tableau du médecin de campagne de l’époque ainsi que de l’instituteur, deux institutions qui sont alors bien malmenées contrairement à ce que l’on pourrait croire, enfin traite de l’enfance d’alors, elle aussi bien peu respectée, sauf par quelques hommes d’Eglise. Bref, un ouvrage qui, tout en étant rempli de connaissances passionnantes sur une époque troublée, se lit avec grand plaisir car, discrètement, on y trouve constamment Dieu à la première place.
Last but not least, pour qui aime l’humour, la poésie et les romans policiers, ne ratez pas les enquêtes du père Brown de G.K. Chesterton ! Récemment rééditées et rassemblées aux éditions Omnibus (mais les éditions poche et folio le propose également). Le Père Brown, prêtre catholique d’une petite paroisse de l’Essex des années 1920, semble insignifiant avec son regard de myope et son grand parapluie qui l’embarrasse. Pourtant, derrière son apparence banale, on découvre une intelligence exceptionnelle aux procédés déroutants mais géniaux. Prenant le contre-pied des méthodes d’investigation classiques, s’intéressant plus aux âmes qu’aux indices, le père Brown agit à rebours du sens commun et plonge le lecteur dans l’effarement : sa logique déconcertante a raison des énigmes criminelles les plus obscures. Le Père Brown est même confronté à d’« insolubles problèmes », de fait il n’y a pas de solution, parce qu’il n’y a pas de problème. Bref, un vrai régal ! Où l’auteur ne cesse de se jouer de son lecteur. Comment retrouver le grand Chesterton, écrivain catholique fétiche des anglais, pour qui être catholique était synonyme d’être drôle !
NB Terriblement curieux et anarchique, Chesterton, dont le gout de la polémique n’est que trop connu, a écrit quelque cent vingt livres, sur des thèmes extrêmement divers et novateurs. Si vous souhaitez lire des livres plus sérieux de lui vous aurez l’embarras du choix de son génial thriller métaphysique Le Nommé Jeudi (1908) à L’homme éternel (1925), un de ses chefs d’œuvre apologétique, qui retrace l’histoire de l’humanité, à partir de l’homme des cavernes, à la fulgurante nouvelle du christianisme où il ne cesse de pourfendre les théoriciens de l’évolutionisme.